Sursaut d’amour pour l’été
L’été s’étiole un peu déjà dans nos mémoires… Et aussi tendre que fut la lumière de septembre, aussi douillet, fervent et gracieux que soit l’automne à nos portes, certains matins j’ai encore bien envie de le retenir un peu. Le tirer par la manche, me coller dans son dos, m’agripper à lui, comme à un amant. Rien de désespéré, juste un petit simulacre, vous voyez, une tentative enfantine de faire plier le monde à ma volonté.
Mais laissons le filer, ce diable de séducteur qui n’a pas voulu s’attarder !
Retenir l’été
Les vacances s’étaient achevées chez mes parents… mais si vous me suivez sur Instagram, vous le savez ! Chez mes parents, à l’apéritif, on se grise un peu (aussi) de bavardages… il y a des amis qui déposent des tomates parfaitement imparfaites et du poisson fraîchement pêché dans l’Allier. Il y a des trésors en haut des armoires… Parfois ce n’est que Myrtille le chat qui suspend sa patte, et le temps, d’un parfait balancement de son petit chausson blanc… Il y a la tortue Basilic qui fait la course dans l’herbe, qui nous apprend que la liberté gagnée peut se compter en brins, en aiguilles de sapins, en feuilles de dent-de-lion, en framboises, en chardons, en paroles de grillons, en cortèges de punaises, en lumières mystérieuses sous la haie de lauriers, où l’on raconte qu’il y aurait, au-delà du potager, de plus vastes horizons…
Il y a des bruits de cette maison qui sont des bruits d’enfance. Un écho dans mon sang, comme le heurt des volets au soir, ou le piano désaccordé qui ne décourage pas les enfants… Il y a la chanson et l’odeur de la 2 CV qui démarre, les lézards, les phrases qui se terminent par « ma chérie » et des expressions qui semblent n’exister qu’ici – Il va faire un orage, il faut tout débrancher… C’est le jour de Zazouille... Qui veut une petite verveine maison… ? – Il y a les cueillettes de mûres et les égratignures… Les voisins énigmatiques, réglés comme du papier à musique qui servent d’horloge au quartier, tout comme le bruit des trains si le vent en a envie… il y a les balades à l’île d’amour où l’on rencontre toujours quelqu’un, l’épicerie qui sent le saucisson, et les nuits plus étoilées.
Il y a le bruit des glaçons que l’on trimballe en mettant la table sur la terrasse, et qui font joyeusement clang clang… De petits débats sur l’heure à laquelle allumer la lanterne extérieure, des espiègleries, des cancans gentils, des remous de vieilles histoires devenues légendaires, pour se faire rire… Il y a moi, mi-amusée mi-émue d’avoir invité l’homme de ma vie dans leur vie… il y a des toiles cirées que je ne trouve pas moches ici, et des chaises qui supportent le poids de deux parce qu’un unique petit fils ça se garde longtemps sur les genoux.
Et puis il y a mon papa qui s’inquiète de tout pour nous, qui se transforme en station météo dès que nous voulons sortir, et en Radio trafic info s’il faut prendre la route ! Et ma maman, qui aimerait tellement tout m’offrir qu’elle n’arrête pas de me dire « Prends ce que tu veux » en me désignant la maison, comme si c’était un supermarché ! Ils sont drôles. Ils sont bons.
Tendre septembre
Sur la route du retour, j’étais dans cet état presque adolescent, où le coeur est une éponge énorme… Vous savez, ces moments dans la voiture où la musique semble vous parler, rien qu’à vous, où elle vous tient captive face à un reflet flou, à ce paysage brossé qui défile… et fait naitre en vous cette disposition à entendre les choses qui vous habitent, qui fait s’ouvrir vos sentiments… Cette magie du voyage, d’être partie et encore nulle part arrivée. Un ailleurs suspendu.
Nous avons fait halte sur une aire d’autoroute. Autour de nous il y avait ceux qui tout ensommeillés pensaient à faire boire le chien avant même d’aller se chercher un café, ceux qui tout bronzés n’avaient pas quitté leurs tongs et semblaient un peu égarés, des fillettes toutes mignonnes qui dansaient autour de parents énervés, ceux qui polluaient la pelouse mais qui aimaient visiblement que leur voiture soit nickel, ceux qui faisaient des selfies, ceux qui oubliaient le thermos sur le coffre et démarraient… mais il y en avait peu qui souriaient. Je me demandais combien étaient heureux de leurs vacances ? Combien savaient que tous ces moments nourrissent l’âme et ne sont pas perdus à jamais ? Combien étaient en deuil, occupés par la seule pensée que c’était terminé ?!
Bref, après cette petite pause où l’on sentait déjà le vent d’Eure et Loir se rapprocher, nous sommes remontés en bagnole comme disaient nos voisins de parking à leurs gosses, qu’ils appelaient les gosses, en leur apprenant à manier un français très personnel (Un coca, c’est c’que j’rêvais ! Tiens le pas comme ça, putain…) et mon petit garçon, lui, avait son air à conquérir le monde en rattachant sa ceinture et en réclamant « Allez, on remet Nina Simone ? » (Oui, mon fils a déjà si bon goût à son âge, je sais) et là elle s’est mise à me parler, Nina, à me dire des choses évidentes, des choses comme Now the summer is gone, there’s another to come… Oui, oui, c’était rien que pour moi qu’elle disait cela.
Et septembre était déjà là. Septembre… Dans ce nom, je perçois tendre… sempiternelle couleur d’ambre… saison du temps qui se cambre… Non, à part la vapeur des tisanes je ne ne fume rien, mais j’aime écouter les mots ! Essayez parfois, et vous verrez, chacun cache un poème, un petit code secret.
Pour célébrer l’été qui a claqué la porte (mais qui reviendra, le bougre !) voici comment réaliser mon granola des beaux jours, léger et peu sucré (un mix de recettes testées par-ci par-là…) et sa version glissante de septembre à octobre, à laquelle je rajoute des raisins et des baies… avant de passer aux figues et noisettes grillées, puis ce sera des noix, des bananes séchées, des noix de cajou et du chocolat ! Au fil des saisons, il variera…
C’est presque devenu un rituel, de préparer le granola pour la semaine… qui ne fait JAMAIS toute la semaine ! Mais je fais semblant d’y croire encore. En préparer trop d’avance, c’est un peu plan-plan, et surtout c’est un peu moins bon s’il ne reste pas super croustillant !
Recette de granola léger (sans gluten)
Mélanger les ingrédients suivants :
- 100 g. de flocons d’avoine garantis sans gluten (ou un mélange avoine et sarrasin)
- de la compote (50 g.) de pommes, vanillée avec une grosse pincée de cannelle.
- 1 cuillère à soupe d’huile de coco fondue
- 3 bonnes cuillères à soupe de sirop d’agave ou de coco
- 25g de poudre d’amandes complète
- 1 pincée de sel
- 25 g. d’un mélange de graines de votre choix (lin, millet, sésame, pavot…)
Disposez le mélange sur une seule couche (peu épaisse) sur un plat à tarte (ou une petite plaque) recouvert(e) de papier sulfurisé et enfournez 20 à 25 mn à 180°. S’il ne vous semble pas assez grillé, vous pouvez remuer et laisser cuire encore 5 mn.
- Rajouter ensuite une poignée de graines de courges, une poignée de raisins secs et noisettes… et une poignée de baies de cranberries.
Laissez refroidir complètement, puis cassez de gros morceaux et conservez votre granola dans un bocal ! Moi je l’aime sur un lit de yaourt végétal et parfois avec des fruits frais… et j’aime aussi qu’il se prépare en 5 minutes chrono. Vous voulez essayer ?
Belle entrée dans l’automne à tous. Préparez de douces laines ! A bientôt… Claire
♡ Merci à Emilie Dame biscuit qui propose, non loin de Chartres, des gâteaux aux ingrédients bio, et une gamme préparée sans gluten (qui peut en contenir une très faible teneur) pour la succulente et si jolie couronne d’été aux fruits… Une pâte à chou, une crème diplomate… et les framboises de son jardin ! #magique
♡ N’oubliez pas la 4ème édition de la semaine du sans gluten qui se déroule dans certaines grandes villes du 2 au 8 octobre !
J’adore te lire ! Bises
Oh, que c’est gentil ! ♡
A la lecture de cet au revoir à l’été… qui n’est qu’un au revoir comme te l’a soufflé Nina… je me suis presque « asphixiée » (le mot juste ne me vient pas !) tant j’ai retenu ma respiration, en espérant qu’en faisant défiler le texte pour poursuivre la lecture sur le petit écran du téléphone je n’allais pas apercevoir vers le bas la fin … Et pourtant ce moment douillet se termine, et comme dans un état second mon regard part dans le vague et je me sens si bien. Magnifique, juste et poetique une bulle de bonheur. Merci, bravo.
Je suis vraiment très touchée…
Me dire que quelques mots et mon petit monde à partager puissent apporter ce bien-être, me donne envie d’écrire toute la journée !
A bientôt !
C’est un bonheur immense de te lire Claire ! Quelle beauté dans ces mots que je lis sous ta plume et que j’entends chanter à mes oreilles. A chaque phrase, je suis émue, attendrie ou même espantée, comme on dit dans le sud-ouest. Merci pour ce moment de douce chaleur ! Tu as un vrai talent, peut-être aurons-nous un jour le plaisir de lire un livre que tu auras écrit ? J’en rêve !
Je te souhaite une belle semaine 🙂
Mon coeur éclate en lisant ton message, Nathalie ! ♡
Il me laisse heureuse et rêveuse…
Mille fois merci ! Belle semaine à toi aussi !
Navré de rajouter quelques banalités à ta prose si particulière et tellement belle, mais à la lecture de celle-ci je ne peux m’empêcher de faire un point trafic et météo : c’est grand beau et circulation parfaitement fluide dans mon cœur !! Très fier de mon « petit » écrivain dont je me souviens qu’au cours d’un voyage (était-ce sur la route du départ ou celle du retour ?) et lors d’un été très lointain, ne sachant encore ni lire, ni écrire tu dictais tes poèmes à maman bonheur et généreuse tandis que papa conducteur n’était encore pas « inquiet de tout ». Encore un mot : ton texte n’en aurait pas besoin mais il est aussi rehaussé par de très belles photos. Merci l’artiste.
Ah, papa, j’adore ton point trafic et météo !
Merci pour tout ces encouragements qui comptent beaucoup beaucoup
♡ ♡ ♡
Très gros bisous !
Mais qu’ils sont doux ces mots-là ! Comme tu as raison, dans « septembre », il y est presque ce mot, si doux, si prometteur… On a presque hâte de le retrouver. Mais il nous faudra attendre. Décidément…
Merci Valérie !
En attendant, nous trouverons un sens caché aux sonorités d’octobre…
et ça promet des choses drôles ! 🙂
Voilà Septembre est passé, les vacances sont finies, pour moi aussi quoique tardives. Elles ont eu leur fin. Revenir et te lire, c’est un plaisir de savourer tes mots, ta joie de vivre, sans oublier ta belle recette de granola. Merci Claire, bon mois d’octobre.
Merci beaucoup, Claude, pour ce message !
J’espère que tu as passé de belles vacances ! Et que l’idée d’un bon granola a su adoucir celle les valises à défaire.
Pour moi septembre n’a pas toujours été tendre…
mais il faut retenir le beau !!!
Bon mois d’octobre, plein de chouettes lectures 🙂
Merci Claire pour ces mots si chaleureux et ces belles images qui nous inspirent, pour tes belles photos et pour ton granola. En fait tout cela pour dire qu’après t’avoir lu, plonger dans l’automne n’est pas si négatif car il y aura toujours des personnes comme toi qui nous feront aimer chaque saison. Il ne reste plus qu’à se lover dans un bon canapé un bol de granola à la main. Bonne semaine.
Merci à toi !
Oui, il faut apprendre à aimer le charme de chaque saison (et chaque journée)… à cohabiter avec leurs qualités et leurs défauts. Et parfois à savoir les laisser partir. Il y en a avec qui c’est plus facile que d’autres !
Merci aussi pour cette vision d’un canapé-granola bien cosy !
J’adore te lire, Claire. Un vrai régal, devant mon petit déjeuner. Un réveil enthousiasmant, pour démarrer sa journée. Tes photos sont aussi magnifiques 😉
Merci de m’avoir laissé ce commentaire,
ça fait tellement plaisir et m’a aidé moi aussi, ce matin, à mieux démarrer !
Je jure que ce granola express est aussi bon qu’il rend bien en photo ! 😉
Belle fin de journée !
Je ne prends pas toujours le temps de te lire sur le blog, c’est dommage, tu manies si bien les mots ! Merci Claire pour ta douceur et ta poésie… bel automne
Je sais (en images) que tu as des journées bien remplies ! Quand je dis « bien » c’est qualitatif aussi 😉
Merci d’avoir pris le temps ce matin, merci pour ce gentil mot,
et pour toutes les fois où tu es présente sur Instagram, et où tu as posté une photo de mes recettes !
Merci encore pour ce joli texte un vrai plaisir de vous lire
J’aimerai tellement manier la plume comme vous, vous me régalez par vos mots.
Merci
Fleurinette
Des mots comme ça… ça motive à s’atteler au prochain article, Delphine !
Un très grand merci !
Claire