Les jours pas comme les autres

Halloween pour les tendres

Pour ma génération des « plus de 40 ans » (restons très vague) la traditionnelle fête d’Halloween (oui, c’est une véritable tradition dans le monde anglo-saxon) est d’abord apparue comme un drôle de cheveu sur la soupe, n’est-ce pas ? Puis, elle a plus ou moins réussi à s’immiscer sournoisement dans nos maisons. Il y eut d’abord une journée costumée à la crèche, avec déguisement de citrouille presque obligatoire… et la petite fête était si charmante, que dire ! Même scénario à la maternelle. Puis l’année suivante ce sont des enfants qui frappèrent un soir pour la première fois chez nous, avec leurs menaces et leur panier à remplir de bonbons. Nous avons alors un peu ouvert la porte à Halloween, oui, mais sans excès.

Toujours voir le bon côté des choses

Finalement, même si cette fête ne me parlait pas beaucoup au départ, elle est devenue une occasion supplémentaire (et bien agréable) de faire preuve d’un peu de fantaisie pour : trouver un costume, faire avec mon ange (euh, ça ne fait pas très halloween ça…) de petits bricolos rigolos, lui faire aimer les soupes de légumes oranges, évoquer d’autres cultures, planifier une promenade en forêt à la recherche d’une belle amanite tue-mouche en espérant un peu de brume, évoquer le monde invisible… et préparer ensemble d’ensorcelantes friandises sans gluten, devant lesquelles s’extasie toujours beaucoup son papa (avant d’en avoir la bouche trop pleine).

 

Au fil des années, nous avons réalisé des quantités de sablés en forme de citrouilles ou de fantômes, des clémentines façon Jack O’Lantern garnies de mousse au chocolat, des champignons vénéneux mais comestibles (idéal avec les toutes petites mains déjà capables de manier un tube de mayonnaise) etc etc… Si vous manquiez d’idées mais ne voulez pas faire compliqué, j’ai épinglé quelques recettes et tutos dans mon tableau Halloween sur Pinterest (une page qui balbutie… mais je m’en occuperai un peu plus si vous allez y faire un tour !)

 

Apprendre à frissonner de peu

Comme je ne suis pas une adepte du cauchemardesque et du mauvais goût, c’est toujours resté très soft et mignon-mignon… (non, on ne re-décore surtout pas la maison avec des têtes de mort, mais avec de jolies cucurbitacées) et quand, tout petits, les copains de mon fils étaient déjà maquillés en squelettes ou en zombies, lui était un petit chiot (très féroce), un crapaud de conte de fée à embrasser, ou une adorable chauve-souris ! #halloweenpourlestendres

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J’ai toujours respecté des paliers très prudents dans les images montrées à mon enfant, ou les ambiances à lui faire « palper »… et plus que pour lui éviter d’avoir peur, c’est surtout pour lui apprendre à ne pas émousser, voire anesthésier, sa propre sensibilité ; pour lui éviter de ne pas avoir besoin trop vite de sensations trop fortes et de grosse artillerie visuelle pour ressentir le frisson ou d’autres émotions. Même à 8-10 ans, je ne pense pas qu’une tête coupée factice ou un vêtement faussement ensanglanté soit le meilleur moyen pour lui de développer une qualité que j’estime essentielle : l’empathie.

Laissons les doucement grandir. Chaque chose en son temps.

 

Se faire plaisir & apprivoiser ses peurs

Nous n’avons encore jamais fait la chasse aux bonbons, cela viendra un jour, mais nous avons pris l’habitude de cacher dans son chausson (quand il était petit) une friandise de qualité venant de chez un bon artisan-chocolatier, qu’une gentille sorcière (loin des clichés machistes) venait déposer dans la nuit… (et tiens donc, il n’a jamais eu peur des sorcières !) ainsi qu’une surprise à lire, pour se rappeler qu’il est bon de rêver, ou bien un petit jeu pour s’amuser ensemble et croire à la magie.

Les jeux de cartes Djeco (la belle marque intelligente que vous connaissez tous) sont formidables pour rester dans le thème et il y en a pour tous les âges. Jouer à Mistiboo dans le noir (le jeu de mistigri phosphorescent) est un must, et cela aide à apprivoiser la peur de l’obscurité dans la chambre. Mais dans cette lignée vous pouvez aussi trouver Bogoss, chapomagic, beasties (parce qu’il y a des araignées) ou speedmonsters… Des choses adorables pour s’approprier en douceur, le temps de grandir, un univers qui pourrait être inquiétant… Et à partir de 8 ans les coffrets Djeco pour réaliser un tour de magie, comme Animalium par exemple, sont une très bonne idée aussi.

Maintenant qu’il est plus grand, c’est déjà un peu différent… mais tout de même, je m’attache à nous préparer un petit dessert customisé et à prévoir un atelier créatif (atelier cuisine ou DIY) et un jeu en famille. Nous lui offrons toujours un roman ou une jolie BD contenant sa part de mystère (Le club des cinq et le fantôme est indémodable si vous n’avez vraiment pas le temps de chercher plus original.) Et bien-sûr, tout en concoctant une bièreaubeurre, nous nous plongeons avec notre petit sorcier (et un plaisir qui ne faiblit pas) dans l’univers Harry Potter que nous adorons !

Après le gâteau, et une tasse de Fantôme de l’opéra ou une Tisane des sortilèges nous ferons une partie de Mysterium, un très beau jeu qui m’avait été conseillé à La petite boutique, rue des changes, un magasin que j’aime beaucoup. Il s’agit d’une enquête à travers une séance de spiritisme, durant laquelle (sans parler mais à l’aide de cartes magnifiquement illustrées) le joueur désigné comme « fantôme » tente de nous mettre sur la piste du coupable (plutôt à partir de 10 ans mais ça peut être un peu moins selon les enfants). Ce n’est pas simple du tout, mais a le grand mérite de faire appel au sens de l’observation, aux associations d’idées, aux symboles et leur résonance en nous, à l’intuition, à l’inconscient… bref de faire travailler une certaine intelligence émotionnelle, ce qui est assez rare.

Quand le petit sera déjà caché sous son édredon, nous regarderons à deux une série ou un film fantastique. La nuit entamée, j’allumerai une délicieuse bougie Le jardin des sorcières by Ficelle, je méditerai dans un esprit de communion avec la nature qui passe de la lumière aux ténèbres (dans un esprit plus proche de la fête celtique Samhain) et je feuilleterai de beaux livres ou magazines faisant place au féminin sacré et aux remèdes de nos grand-mères, comme Druidéesses… 

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Si, pour l’année prochaine, vous cherchez ces petites chauves-souris qui « halloweenise » (je me fais peur !) avec classe n’importe quel dessert, elles viennent de chez Annikids !

Ricaner ensemble, ressortir la cape au blason de Poudlard ou les emporte-pièces en forme de fantômes ne nous empêchera pas de nous souvenir, de façon moins puérile et plus émouvante de ceux qui nous manquent…

Et vous, qu’en pensez-vous ? Au milieu de ce déballage commercial qui nous laisse croire que tout le monde fête toujours Halloween à renfort de faux doigts coupés, je serais bien curieuse de découvrir ce qu’il en est dans vos foyers.

Quoi qu’il en soit de vos habitudes, passez une très bonne soirée !

A très vite…

Claire